Analyse du titre
D’abord,
une bombe est un matériel explosif qui explose de manière brusque et imprévue
et qui provoque la stupeur. « Comme une bombe » est une expression exprimant
ce qui survient de façon inattendue et brutale.
Le titre est d’un rouge vif. C'est
la couleur de la force, de l'activité, du courage. Symbole de feu, le rouge est
la lave, l'incandescence, la chaleur. Les rayons infrarouges procurent une
sensation de chaleur. Le rouge est un puissant tonique du système nerveux,
c'est un excitant qui pousse à l'activité. D’ailleurs, dans une pièce rouge,
notre rythme cardiaque a tendance à s'accélérer.
Le rouge est aussi la couleur
de l'amour, de l’aphrodisiaque. Mais étant donné que le titre comporte le mot
« bombe » je n’irais pas vers cette piste-ci.
S’il est trop vif, le rouge
devient le symbole du feu mais d’un feu ravageur. Il est signe de colère. Le
feu peut être une piste car les bombes peuvent déclencher un feu. Je pense donc
que c’est une piste à ne pas mettre sur le côté.
Ensuite, la typographie est travaillée,
elle paraît comme « éclatée » (ce qui rappelle le terme
« bombe »), elle est également épaisse ce qui montre une certaine
solidité. Les lettres sont en majuscules ce qui marque un plus gros impact
visuel. Elles sont également composées de « pleins » et de « déliés »
ce qui rappellent l’univers des cartoons et qui signifieraient donc que le public
visé soit principalement celui des adolescents.
Analyse de la première de couverture
Sur
cette première de couverture, on peut voir une main tenant une loupe de grande
taille (ce qui rappelle les enquêtes et donc le genre policier : ce qui se
confirme lors de la lecture du roman) à travers laquelle on peut voir le titre
mais également la mèche allumée d’une petite bombe artisanale en forme de
vieille boîte à conserve. Sur cette bombe est collé à l’aide d’un petit morceau
de « Tape » un polaroïd, noir et blanc sur lequel on peut voir une
terrasse avec des chaises en bois et deux parasols (mais il n’y a personne sur
ce polaroïd, ce qui ne correspond pas à celui décrit dans le roman). Devant ce
polaroïd il y a une vieille clé accrochée à un porte-clés rectangulaire et qui
est numéroté du chiffre 13 (certainement le
numéro d’une chambre d’hôtel ou d’un appartement. Et, en effet, après lecture du
roman, c’est bien la clé d’une chambre de l’hôtel du Pélican). Ce nombre est au centre de nombreuses
superstitions, mais pour certaines personnes il peut porter bonheur (mais il
n’y a pas d’explication à propos de ce chiffre 13 dans le roman).
Ensuite, on a le nom de l’auteur : « Patrick
Delperdange » en bas à gauche (typographie simple de type « Times New
Roman »). Et enfin à droite, on a le nom de la maison d’édition : « Zone
J ». Analyse de la quatrième de couverture
Sur la quatrième de couverture
on retrouve le nom de l’auteur et le titre dans une typographie simple de type
« Times New Roman ». Le fond est blanc, neutre, sans illustration. En
bas à gauche on retrouve le nom de la maison d’édition : « Mijade –
Zone J », le code barre, le code ISBN et le prix.
Pour ce qui est du résumé, il
semble confirmer le genre policier (« Un mort disparaît… ») et y
additionne une part de roman d’aventure (« embarqués dans une folle
aventure »). Celui-ci dévoile également les informations suivantes : nom
du personnage-narrateur (Frank), d’un autre personnage (Noëlle, sa tante) et la
tâche dont le héros va être chargé (l’intrigue).
Frank (de son vrai
nom, François), est un jeune garçon qui se retrouve embarqué sur la route en
direction de la côte par sa tante Noëlle afin de rejoindre Charles, son
compagnon, qui est mort depuis une semaine. Dès leur arrivée, ils se rendent
compte que son corps a disparu, Frank se désigne enquêteur et est bien décidé à
élucider cette affaire avec l’aide de sa tante. Ils décident de prendre une
chambre à l’hôtel du Pélican, la chambre n°12, juste à côté de celle où Charles
a trouvé la mort. Une carte de
visite d’un photographe retrouvée sous le lit de la victime, une photographie
mystérieuse et une femme aux dents de lapin (Irène Kalisky) sont le point de
départ de l’aventure.
C’est un roman plein de rebondissements et
assez amusant mais la fin est fort décevante. En effet, celle-ci est pour le
moins banale et on se doutait déjà que Charles n’était pas réellement mort, dès
les premiers chapitres. Seul le mobile de l’acharnement de madame Kalisky pour
récupérer la photographie de Noëlle ne pouvait être deviné. Mais il est hélas
peu original : elle a fait brûler trois de ses résidences en moins de deux
ans afin de toucher une belle somme d’argent sur le compte des Assurances
Réunies, et cette photographie est la seule preuve prouvant qu’elle était en
ville la semaine où sa dernière demeure a brûlée (et donc que c’est elle la
responsable).
Ensuite, j’ai
beaucoup accroché avec les personnages, mais surtout Frank, le narrateur qui est fort amusant et également fort complexe. Il se dit blasé de tout mais réagit
quand même devant des scènes choquantes, dont par exemple à la morgue où il
devient presque fou et ouvre tous les tiroirs afin de trouver le corps de
Charles, ou encore quand il se retrouve face au frigo plein de sang et qu’il
manque de tomber à la renverse. Pas mal de petites choses l’obsèdent et
l’énervent également, telles que les gens qui se triturent les poils de barbe ou les cheveux, les
gens qui reniflent quand ils sont malades ou qu’ils pleurent, ou le fait
d’imaginer que le sol est rempli de racines de plantes, ça le dégoute, il hait les gens qui sifflotent, etc. Bref, un personnage tourmenté mais très amusant.
Un autre personnage qui m’a plu
est Irène Kalisky, surtout à cause de son cheveu sur la langue retranscrit
dans les dialogues du roman, en remplaçant tous le « s » par des
« f » donnant par exemple : « imbéfile » au lieu
« d’imbécile », etc.
Ensuite, j’ai adoré le style d’écriture, car il est
concis et très efficace. Il n’y a pas de longues phrases ennuyeuses avec des
détails inutiles. Ici, c’est bref, aucun mot n’est en trop et chacun des mots
est frappant. Du coup, on a des détails clairs et précis sur les personnages et
les scènes qui nous permettent de nous imaginer le livre sans ce sentiment de
longueur ou d’inutilité.
Un
autre point positif que j’aimerais soulever est que l’histoire commence
directement. Il ne faut pas plus de cinq pages pour être dans l’histoire. L’air
de rien, c’est peut être parce que j’ai du lire cette année trop de « pavés »
de SF, mais ça fait longtemps que je n’étais pas rentrer dans un livre aussi
rapidement et avec autant de facilité.
Conclusion de mon analyse
Trois genres s’entremêlent dans ce roman. Tout d’abord, celui d’aventure : en effet le récit est ponctué par une
succession d’évènements régis par le hasard. Frank même s’il se montre fort
perspicace, trouve ses indices par hasard (la carte de visite sous le lit, la
photographie dans le sac de sa tante, etc.) Il agit, et va là où le vent l’emmène.
C’est pareil pour la bombe qu’il crée à la fin du roman pour faire exploser la
porte du garage, il la fabrique avec ce qu’il retrouve au fond de ses poches et
ce qui est à sa portée dans ce fameux garage. L'auteur
cherche à tenir son lecteur en haleine, utilisant souvent le suspense et
provoquant un enchevêtrement des intrigues où, comme je viens de le dire, le
hasard joue un rôle important. Le dénouement est fréquemment heureux dans les
romans d’aventures et c’est le cas pour celui-ci : Charles est vivant, Frank
réussit à faire exploser la porte du garage avec sa bombe artisanale et enfin, il
libère sa tante des griffes de madame Kalisky que la police embarque par la
suite. En somme, tout est bien qui finit bien !
Un autre genre qui prend une grande part dans ce roman est le policier et plus précisément, le policier d’énigme : dans un roman policier, on « ne cherche pas à être original » (1), on cherche à appliquer une recette. Le jeu de la vérité et le plaisir du déchiffrement y sont privilégiés (2). Ensuite, on retrouve bien sûr le personnage de l’enquêteur qui est souvent un enfant ou un adolescent, doté d’un extraordinaire faculté de résolution : Frank est un adolescent qui se désigne lui-même comme enquêteur dès le troisième chapitre du roman, il se montre également fort perspicace face à tous les indices qu’il trouve, tous les gens qu’il rencontre, etc. Il sait repérer les signes et les interpréter, ainsi son raisonnement analytique vient finalement à bout du hasard. Frank, dès le début du récit, est sûr d’une chose : il veut résoudre cette énigme, élucider cette affaire obscure, découvrir la vérité et se conformer à la loi (bien qu’il commet quand-même quelques infractions à la loi afin d’avancer dans son enquête, telles que la pénétration par infraction dans la chambre n°13 de l’hôtel du Pélican, mais aussi chez Jacques, ou encore l’agression d’un policier, etc.). Le roman policier d’énigme fonctionne en deux temps : dans un premier temps il passe par une énigme dont les pistes, les hypothèses et les solutions se voient multipliées tout au long du roman ; en effet, à chaque nouvel indice qu’il découvre, ou personne qu’il rencontre, Frank émet une nouvelle hypothèse. Et dans un deuxième temps, on clôt le roman en éliminant les hypothèses au bénéfice d’une seule : Charles est vivant et si Kalisky veut à tout prix récupérer la photographie c’est parce qu’elle prouve sa culpabilité dans l’incendie de ses résidences. Ainsi donc, dans ce sous-genre policier, on passe d’une énigme à la solution au moyen d’une enquête.
Un autre genre qui prend une grande part dans ce roman est le policier et plus précisément, le policier d’énigme : dans un roman policier, on « ne cherche pas à être original » (1), on cherche à appliquer une recette. Le jeu de la vérité et le plaisir du déchiffrement y sont privilégiés (2). Ensuite, on retrouve bien sûr le personnage de l’enquêteur qui est souvent un enfant ou un adolescent, doté d’un extraordinaire faculté de résolution : Frank est un adolescent qui se désigne lui-même comme enquêteur dès le troisième chapitre du roman, il se montre également fort perspicace face à tous les indices qu’il trouve, tous les gens qu’il rencontre, etc. Il sait repérer les signes et les interpréter, ainsi son raisonnement analytique vient finalement à bout du hasard. Frank, dès le début du récit, est sûr d’une chose : il veut résoudre cette énigme, élucider cette affaire obscure, découvrir la vérité et se conformer à la loi (bien qu’il commet quand-même quelques infractions à la loi afin d’avancer dans son enquête, telles que la pénétration par infraction dans la chambre n°13 de l’hôtel du Pélican, mais aussi chez Jacques, ou encore l’agression d’un policier, etc.). Le roman policier d’énigme fonctionne en deux temps : dans un premier temps il passe par une énigme dont les pistes, les hypothèses et les solutions se voient multipliées tout au long du roman ; en effet, à chaque nouvel indice qu’il découvre, ou personne qu’il rencontre, Frank émet une nouvelle hypothèse. Et dans un deuxième temps, on clôt le roman en éliminant les hypothèses au bénéfice d’une seule : Charles est vivant et si Kalisky veut à tout prix récupérer la photographie c’est parce qu’elle prouve sa culpabilité dans l’incendie de ses résidences. Ainsi donc, dans ce sous-genre policier, on passe d’une énigme à la solution au moyen d’une enquête.
Et enfin, on retrouve dans ce roman une petite part des caractéristiques du roman réaliste : dont principalement l’écriture en « je » qui a la particularité de vouloir « renvoyer à l’adolescent sa subjectivité propre en privilégiant les expériences douloureuses ou dérisoires »(3), offrant ainsi la forme idéale d’une crise psychologique ou morale. En effet dans « Comme une bombe », Frank s’exprime toujours en « je » et parle beaucoup de ses problèmes psychologiques qui le traquent, mais qu’il a acceptés (tels que le fait d’être obsédé par les gens qui se triturent les poils de barbe ou les cheveux, ou les gens qui reniflent, etc.). Et enfin, car on nous plonge dans un monde fictif, décrit de manière plus ou moins précise afin de nous donner à voir une image des lieux, des événements, etc. afin qu’ils nous paraissent réels.
Touky
(1) « Un genre, des genres », dans ROUTISSEAU,
Marie-Hélène, Des romans pour la
jeunesse ? Décryptage,
Paris, Belin, coll. « Guide Belin », 2008, page 6.
(2) IBIDEM, page 7.
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